jeudi 7 juillet 2016

Oh sorry, you thought I was an adult ?


J'ai eu beau essayer de changer, je reste #TeamVans



Je loue un appartement, j'ai un travail, je paie mes factures, je fais mes courses et mes lessives. Bref, sur le papier, je suis une adulte. Pourtant, quand on me demande ce que j'aimerais faire de ma vie, j'ai encore tendance à répondre « Tu veux dire, quand je serai grande ? ».



Si j'ai la flemme d'aller au supermarché, pas grave, je mélange des œufs, de la farine et du lait et je mange des crêpes pour le dîner. J'ai trois lessives de retard ? No problemo, un bas de maillot de bain fera illusion. Et je suis hyper fière de moi quand j'arrive à me laver les cheveux plus de deux fois dans la semaine.

Dans l'ensemble, ce mode de vie me convient bien. Pourtant, de temps en temps, je me dis que le décalage entre la théorie et la pratique est important. Alors j'ai eu envie d'investiguer auprès d'amis et de membres de ma famille. La question : "Et toi, à 25 ans, tu trouvais ça comment la vie ?".

J'ai commencé par interroger ma mère. A mon âge elle vivait seule, avait un enfant et un job fixe. Pas trop dur de tout gérer de front ? Après quelques secondes de réflexion, elle me répond qu'« honnêtement, non ». En tout cas, pas qu'elle se souvienne. Les fins de mois n'étaient pas un soucis. L’enchaînement métro-boulot-dodo se faisait sans accrocs. Et "la crise" ne s'invitait pas à chaque repas de famille. Bon, apparemment, la fin des années 80, c'était la fête.

Un peu plus tard, j'ai rendu visite à mon frère aîné. Vingt-six ans, un CDI et propriétaire de son logement. « Adulte, moi ? Non, je crois pas ! ». Quand il n'est pas au bureau, il joue aux jeux vidéos en ligne et commande des tee-shirts à l’effigie de personnages Marvel. « Quand j'en parle à mes amis, j'ai l'impression qu'on a même pas trente ans et qu'on est déjà au bord du burn out », il ajoute. En cause : la précarité de l'emploi pour la plupart d'entre eux, la tendance à rester chez leurs parents de plus en plus tard, faute de moyens. Et pour ceux qui sont salariés dans une boîte qui ne leur plait pas, l'impression d'être bloqués dans une carrière de peur de ne pas trouver autre chose.

« C'est vrai que, de notre temps, si on quittait une entreprise, on savait qu'on en trouverait une nouvelle dans la semaine », me précise ma grand-mère, quelques jours plus tard, autour d'un café. A côté d'elle, mon grand-père lève les yeux au ciel. « Enfin, quand même, à son âge on avait aussi deux enfants, un commerce à faire tourner et l'appartement à tenir », lui rappelle-t-il. Certes, mais il y avait les beaux-parents, deux rues plus loin, pour filer un coup de main, elle lui rétorque. Et, aujourd'hui, avec la sacro-sainte mobilité du jeune actif, il faut reconnaître que ça devient rare d'avoir la famille sous le coude.

D'ailleurs, ça oblige parfois à déménager alors que l'équilibre financier est déjà précaire. Ça a été le cas pour mon amie de fac. Sortie de l'université, elle s'est trouvé un poste à l'autre bout de la région. Ça en valait la peine, au moins ? De ce côté-là, pas de soucis, elle adore son job. Par contre ... « Je ne te parle pas de la pression qu'on se met tout seul au boulot, me fait-elle remarquer. On est là depuis quelques mois et on veut faire aussi bien que les collègues qui ont vingt ans de maison ». Du stress sur du stress, en gros.

Pour autant, je pense qu'on ne troquerait nos situations pour rien au monde. C'es sûr, des fois, on a envie de se rouler en boule au milieu de notre salon. Et d'y rester. Tranquilou. 

Mais quelle satisfaction quand on s’aperçoit que, ah bha si, en fait, on a survécu. Et que, en plus, c'est très confortable un bas de maillot de bain.

1 commentaire:

  1. Crois moi ma roudoudoune, la vie c est quand meme plein de bons moments petits ou grands. Il faut savoir profiter de ce que l on a (dixit une mère poule qui est toujours inquiète du bien être de ses poussins). Sachez vivre l instant comme il se présente. La vie est faite de rencontres et d opportunités. Je suis fière de ce que tu es !!

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