lundi 9 octobre 2017

Discovery : Sundara Karma

Explore - Sundara Karma (Sony Music, 2017)



Il y a une dizaine de jours, Spotify m'a lancé "Youth is only fun in retrospect", le premier album de Sundara Karma. Un groupe formé en 2011 par quatre British, alors âgés d'à peine 15 ans. Depuis, ils ont signé chez Sony Music, ont sorti plusieurs EP et un album - le fameux - qui leur vaut d'être encensés dans les colonnes du New Musical Express ou The Independent.

A mesure que les titres s’enchaînaient, je ressentais le même enthousiasme qu'à l'époque où j'ai découvert les Arctic Monkeys, Kings of Leon, The Strokes et tous ces groupes en "The" du début des années 2000. Ces artistes qui avaient bouleversé le rock mais dont la griffe s'est élimée à mesure que le temps a passé.

Je ne dis pas que l'indie-rock était laissé à l'abandon. Mais que même les pionniers s'étaient perdus à force de détours. A force de guitares relayées au second, voire troisième plan et remplacées par des synthétiseurs et autres sons électroniques. Les Readingois de Sundara Karma ont retrouvé le chemin. Celui qui est jonché de basse (Dom Cordell) et de batterie (Haydn Evans), parsemé de textes vivants (Oscar Pollock) et bordé de riffs de guitare (Ally Baty) qui continuent à résonner une fois les enceintes éteintes.

En bons rockeurs, millennials de surcroît, leurs textes gravitent autour de thèmes comme l'amour, le sexe et la sexualité, les relations parents-enfants etc. Mais sans jamais tomber dans la mélancolie. Sundara nous raconte simplement des histoires. Certaines taillées pour les salles de concert à grand renfort de chœurs ("She said") ou qui sonnent déjà comme des hymnes-de-stade-où-tout-le-monde-sort-son-briquet ("Be Nobody"). D'autres, plus musclées, qui prennent au ventre ("Flame", "Explore") ou traduisent un besoin d'émancipation sous des airs de gentille balade ("Happy Family").

En résumé, un quinze titres (seulement 12 sur la version commercialisée en ligne) aux mélodies entraînantes et aux arrangements réussis, le tout consolidé par un très bon mixage (James Mottershead).

Il ne reste plus qu'à espérer que le quatuor pensera à regarder en arrière de temps en temps, s'il ne veut pas finir comme ses aînés et se perdre à son tour.

A noter : Actuellement en pleine tournée au Royaume-Uni, ils s'aventureront dans le reste de l'Europe dès le début du mois de décembre. Passage à Paris prévu le 13, au Point Éphémère.


Keep calm and put glitters on


Le vernis, les cheveux longs, l'ombre à paupière métallisée et l'allure androgyne. La dégaine du chanteur, Oscar Pollock, m'a immédiatement rappelé le look des glam-rockers des années 70. Remis au goût du jour, quand même. Exit les chaussures à plates-formes, le visage recouvert de maquillage et les bodies à paillettes, la nouvelle génération fait davantage dans la subtilité. Enfin, la plupart du temps.

Au delà d'une technique commerciale pour se faire remarquer, Pollock expliquait dans une interview publiée au printemps dernier : 

"Ce n'est plus si choquant de voir un mec porter du vernis à ongle, ou de voir un homme monter sur scène en robe, ou une fille avec le crane rasé. J'ai l'impression que le seuil de tolérance à augmenter de façon considérable depuis les années 70. C'est une forme de progrès."

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